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Un développeur n'est pas un joueur de babyfoot

Disclaimer : This publication is in french because it only concerns French recruiters. They try to copy Silicon Valley's model but they forget the essential, talking about the project. See you soon with another technical publication, in english I promise :-)

Un recrutement difficile

Non, je ne suis pas un joueur de babyfoot. Je suis devops (ou développeur Opérationnel, mais pas développeur Full Stack comme on voudrait me le faire croire) et mon métier c'est de développer et d'automatiser des opérations logicielles ou opérationnelles sur des plateformes cloud.

Aujourd'hui, le secteur du développement est en plein emploi dans les grandes villes. Tellement qu'un développeur débutant n'éprouve aucune difficulté à trouver un job intéressant dès sa sortie d'école là où dans bien d'autres spécialités cela peut relever du parcours du combattant pour trouver un premier job. Dès lors qu'un développeur commence à avoir un peu d'expérience et quelques mots clés dans le CV, c'est la déferlante des propositions sur Linkedin, Viadeo et parfois même en démarchage en direct.

On voit de plus en plus de formations diplomantes sans condition d'admission parfois extrêmement rapides pour devenir développeur.

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Pour rechercher un emploi dans le développement logiciel (sur certains secteurs spécifiques) la recherche se limite à avoir un profil Linkedin bien écrit et à jour pour voir les offres arriver seules et décrocher un emploi. En tant que candidat cela donne des avantages non négligeables :

Des offres farfelues

En plus d'être un secteur de plein emploi, beaucoup d'évolutions technologiques ont eu des incidences sur notre manière de gérer et d'appréhender les projets. Ainsi on a vu naître dernièrement de nouveaux métiers : Dev Ops, Datascientist, Net Ops... Là où, il n'y a pas si longtemps, nous étions "que" développeur, parfois au four et au moulin ou avec d'autres outillages.

Ces évolutions de nos métiers sont parfois encore assez méconnues et certaines offres d'emploi ne collent pas du tout entre un titre et un intitulé. Pire encore, le terme "FullStack Developer" est même utilisé à tort et à travers dans le cas où il faudra faire un peu de tout, ou, selon le candidat on le fera travailler sur une chose ou une autre.

https://jobprod.com/le-mythe-du-developpeur-full-stack/

Attirer comme on peut

Il faut bien se rendre à l'évidence : les boites de service n'ont pas nécessairement la préférence des candidats à l'embauche. Certaines pratiques un peu datées, se retrouver dans des projets qui ne collent pas avec le domaine de compétences n'est pas des plus attirant.

Avec ces difficultés à l'embauche (que ce soit pour les sociétés de services ou autres) on essaye d'adopter le modèle américain. Ou plutôt une partie du modèle américain, celle qui nous fascine le plus : les conditions de travail.

Il y a quelques années, il paraissait impossible d'avoir des espaces de détente ou des avantages (console de jeux, fauteuils, salle de sport...) dans des entreprises. Le confort des salariés augmente leur créativité, leur productivité et leur engagement dans la boite.

Avec ce constat, des raccourcis ont été faits. Pour avoir l'air d'une boite "cool" il faut être "à taille humaine", ou encore "centrée sur l'humain", avoir des horaires libres ou encore travailler en autonomie.

Et c'est là que prend le titre de cette publication : le baby foot. C'est devenu un espèce d'emblême de la boîte cool. A tel point que cela fait partie des premiers arguments avancés par certains dans leur offre d'emploi.

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Il suffit de faire une bête recherche dans un moteur de recherche "offre emploi développeur baby foot".

Je ne viens pas jouer au baby foot

Alors oui, ça parait cool un baby foot. Faire une petite partie de temps à temps oui, ça détend. Tout autant que de sortir prendre l'air, partager un café avec les collègues ou faire un after work.

Mais le plus clair de mon temps, je le passerai sur mon ordinateur à développer/administrer/concevoir de l'applicatif. C'est ça mon métier, ce n'est pas de taper dans une balle en liège avec un morceau de ferraille. Avant de rentrer dans une société j'aimerai savoir ce sur quoi je vais travailler : technos, environnement de travail (open space, bureaux fermés, télétravail...), le matériel qui sera mis à ma disposition (ordinateur fixe ou portable ? Double écran ? Siège à roulettes ou ballon ?). Le fait d'avoir un baby foot ne fera pas nécessairement basculer mon choix. Ah oui aussi : parlez de la rémunération !

Camille Roux : comment recruter un développeur

Un baby foot ne rend pas un projet intéressant, n'offre pas de garanties sur un emploi et n'a jamais évité des tensions ou des accrocs dans une équipe.

Votre baby foot n'est pas révélateur de votre boite, ce n'est qu'un élément matériel qui ne fera pas forcément l'unanimité (bruit, esprit de compétition...).

Gardez le focus sur qui vous cherchez à recruter. A moins que vous soyez fabriquant de baby foot ou organisateur des championnats de monde, expliquez le poste succintement, les technologies utilisées, la rémunération et l'environnement de travail.

Le baby foot, c'est la dernière petite ligne, l'équivalent des "loisirs" dans un CV.